Les lois du marché aérien étant ce qu’elles sont désormais, notre route vers le Cambodge passe, cette fois, par Incheon, l’île aéroport de la Corée du Sud à quelques encablures de Séoul. Un peu moins de onze heures de vol nocturne, cap à l’est, le temps de faire connaissance avec la cuisine coréenne embarquée (un bibimbab plus ou moins épicé – certains d’entre nous ont vidé le tube d’épices, d’autres se sont montrés plus prudents – en guise d’encas, une soupe aux algues vertes pour lutter contre la déshydratation et un porridge gélatineux au petit-déjeuner), d’avaler 2 ou 3 blockbusters américains, de parfaire virtuellement son swing au golf ou, pour les insomniaques (pour une fois bienheureux), de profiter d’un lever de soleil sur le lac Baïkal, d’une traversée très rapide de la Mongolie (avec vue sur le desert de Gobi) et d’un survol tout aussi pressée d’une Chine septentrionale totalement enneigée. Question météo, Incheon n’a rien à envier à la métropole : +2°C et quelques collines partiellement enneigées entourent les pistes de l’aéroport.
Deux heures de pause, juste le temps de nous disperser dans l’espace des voyageurs en transit et nous réembarquons. Destination Siem reap. A la descente de l’avion, c’est aussitôt la chaleur qui nous assomme : 28°C. Le contraste est rude mais il y a ce parfum de fleurs exotiques qui flotte et qui enchante. Siem reap, ville de 85000 habitants située au nord-est du Tonle Sap, le plus grand lac d’Asie du sud-est. De prime abord, Siem reap pourrait faire figure de ville-dortoir pour touristes pressés puisque son attrait principal ne réside pas en son sein mais à quatre kilomètres du centre-ville : les fameux temples d’Angkor. Il est vrai que les hôtels, toujours plus luxueux, poussent comme des champignons, et la route qui mène de l’aéroport international au centre de Siem reap est un chapelet quasi ininterrompu de ces bâtiments gigantesques aux couleurs vives. Depuis notre dernière mission collective, il y a tout juste deux ans, combien de palaces au luxe quasi obscène auront surgi de nulle part ? Si Angkor constitue évidemment le principal tropisme du centre cambodgien, Siem reap mérite amplement quelques ballades, ne serait-ce que observer les tailleurs de pierre travailler le grès comme il y a mille ans, pour son palais royal également, pour ses nocturnes quasi-quotidiennes où l’on retrouve la jeunesse cambodgienne en fête (nous l’apercevons depuis nos tuk-tuk lorsque nous rentrons à la nuit tombante)... Ce samedi soir, ce sont plutôt les Occidentaux qui envahissent les terrasses des bars branchés autour du vieux Marché. La rencontre du tournoi des Six nations Angleterre-Pays de Galles est retransmise sur écran géant. Et les Britanniques apparaissent finalement beaucoup plus nombreux qu'on ne l'imaginait. Pas de quoi gâcher toutefois notre premier plaisir cambodgien : retrouver la saveur exquise du amok.
1 commentaire:
L'ambiance est là...le Lac Baïkal et le désert de Gobi...la chaleur du Cambodge réchauffe l'air clermontois et les volcans qui se sont couverts de neige...
La tempête est sur la région, j'imagine même pas à Nantes et encore moins sur la côte atlantique ;-)
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